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« Nous devons tirer profit du vivier de talents des sociétés d’eau africaines, et profiter du savoir des bonnes personnes»
Les assises du CST viennent de s’achever à Djibouti et cette fois-ci, elles se sont déroulées de façon différente et plus intéressante ; une nouvelle commission a été créée et sa mise en place permettra de réaliser les objectifs que nous nous sommes fixés pour les deux prochaines années. Nous disposons de plusieurs objectifs clairs, mais nous avons identifié environ 11 ; et chaque groupe a pu y contribuer grâce à la feuille de route que nous avons préparée. Au cours de ce CST, nous avons également réalisé que la façon dont nos travaux sont structurés, est perfectible. Il faudrait envisager la constitution de groupes de travail restreints, susceptibles de rendre les uns et les autres plus productifs, des groupes de travail qui réfléchissent sur les problèmes auxquels l’Afrique est confrontée. Par exemple, nous disposons déjà d’un groupe de travail sur l’Eau Non Facturée qui pourrait être renforcé. Nous pourrions ensuite choisir de renforcer le groupe de travail sur la qualité de l’eau. Nous pourrions également créer un groupe de travail sur les services en faveur des populations défavorisées.
En effet, nous constatons que les ODD mettent l’emphase sur les stratégies d’élargissement de l’accès à l’eau et à l’assainissement, et il faudrait peut-être accorder plus d’attention à de tels aspects. Si nous lions l’atteinte de nos objectifs aux séances de travail des commissions spécialisées uniquement, nous perdrons certainement notre dynamisme et l’impact que nous aurions pu avoir. Je pense que la mise en place des groupes de travail spécialisés, permettra d’accroître la participation des membres, au CST.
Certaines personnes ne viennent pas aux rencontres, mieux, les Directeurs Généraux des sociétés membres décident de ne pas envoyer plus de participants parce qu’ils n’en voient pas l’importance. Si vous faites un tour dans la salle, vous verrez très peu de spécialistes des finances, pourquoi ? Parce que dans les groupes de travail où ils interviennent, il est question du réseau des jeunes professionnels de l’eau, de réseau des femmes et peut être de la communication. Un spécialiste des finances peut donc à juste titre se poser des questions sur la raison de sa présence ici ; si tel était le cas, il ne reviendra pas aux prochaines assises. C’est pourquoi il faut trouver des sujets d’intérêt qui attirent ces différents spécialistes et les motivent à s’impliquer dans les travaux du CST. De cette sorte, nous pourrions être à mesure de résoudre davantage de problèmes du secteur et en dériver des bons projets à mettre en œuvre. Je pense que nous pouvons en débattre et réfléchir sur la faisabilité.
Toutefois, les travaux de groupe, au cours de ces dernières assises ont été plus précis et plus ciblés, et nous avons pu le constater par la qualité des rapports produits. Ce que nous nous efforçons à faire également, c’est d’avoir des livrables de bonne qualité.
Un autre point que je voulais souligner concerne le renforcement des capacités. Ce point est très souvent à l’ordre du jour de nos rencontres, nous organisons des formations dans des pays et des sociétés paient le déplacement de leurs employés pour y prendre part, nous 4 disons que nous avons formé tel nombre de personnes… mais cela ne résout pas vraiment le problème. Par exemple si nous avons des formateurs sur l’eau non facturée, nous devrions être à mesure d’élaborer un manuel de formation des formateurs car nous n’avons pas les ressources suffisantes pour que tous les pays africains envoient des auditeurs en formation. Mais si nous éditons un manuel de formation des formateurs et que nous le mettons à la disposition de nos membres, chaque société sera à même d’assurer elle-même la formation de son personnel.
Nous envisageons aussi de tels livrables pour les femmes. Si les réseaux de femmes professionnelles sont correctement formés et que nous prenons la peine d’observer le cadre de mise en place, il sera possible de bien le documenter et le partager avec d’autres personnes Ainsi, Nous pensons pouvoir produire de la valeur ajoutée que l’AAE pourra présenter à ses membres par le biais des groupes de travail.
Dans ce contexte, nous estimons pouvoir ajouter de la valeur à la proposition de l’AAE pour ses membres grâce aux groupes de travail, et ceux-ci pourront également tenir de petites rencontres tous les quatre mois par exemple. les produits de connaissance sont l’un des éléments clés de nos livrables au terme des deux années de notre mandat, et c’est cela même que nous pourrons présenter lors de la célébration du 40ème anniversaire de l’AAE, pour montrer tout le chemin parcouru et les résultats solides obtenus.
À mon avis, nous pourrions nous rendre beaucoup plus utiles. Nous pourrions ne pas avoir tout ce qu’il faut, mais attirer les bonnes personnes. Nous devons tirer profit du vivier de talents des sociétés d’eau africaines, et profiter du savoir des bonnes personnes. Nous avons besoin de personnes en mesure de faire bouger les choses au sein des sociétés d’eau, d’où l’intérêt de renforcer correctement les différents groupes de travail existant, afin qu’ils réfléchissent sur les problèmes rencontrés dans le secteur et proposent des solutions à implémenter avec l’appui de la science et de la technologie.
Dr ROSE KAGGWA - 2ème Présidente du CST
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