Les instances de l’Association africaine de l’eau (AAE - conseil technique, comité de direction et assemblée générale) se sont réunies à Douala du 28 février au 4 mars. Ces rencontres étaient co-organisées par la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) et la Camerounaise des Eaux (CDE) sur le thème : « Partenariat et innovation, clé du développement des sociétés d’eau et d’assainissement en Afrique ». Leur objectif était de faire le point sur les activités de l’AAE et de dresser le bilan des pays africains en matière d’accès à l’eau potable. Elles ont regroupé 200 opérateurs et gestionnaires des services de l’eau et de l’assainissement venus d’environ 40 pays africains membres de l’AAE. Le problème de l’accès à l’eau potable se pose encore en Afrique avec acuité. Cependant, les questions d’assainissement et de recyclage des eaux usées sont également l’objet de préoccupations. Si certains pays, comme le Sénégal, affirment atteindre les objectifs du millénaire pour le développement à l’horizon 2015, d’autres comme le Cameroun en sont encore très loin. Les membres de l’Association africaine de l’eau veulent donc améliorer les indicateurs relatifs au taux d’accès à l’eau potable qui leur permettront d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement d’ici 2015.
Cameroun : l’Association Africaine de l’Eau se mobilise face aux défis de l’eau |
Écrit par bernard Mawo   |
Il faut dire qu’il s’agit là incontestablement d’un problème majeur, puisque des rapports alarmants font état de ce que, l’Afrique est le deuxième continent le plus sec après l’Australie, avec de nombreux Africains qui sont sans cesse victimes de pénurie d’eau (on dénombre quatorze pays africains qui pâtissent déjà d’une raréfaction de leurs ressources en eau, et on estime que 11 autres vont connaître le même sort à l’horizon 2025), alors même que le continent regorge de ressources hydriques, entre les grands fleuves (fleuve Congo, le Nil, fleuve du Niger, etc.) et les lacs (le lac Tchad et le lac Victoria).  Une étude de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), fait état du fait que les pays africains maîtrisent moins de 4% de leurs potentiels hydrauliques alors que dans les pays riches, ce taux est de 70 à 80%. En Asie même, ce taux est passé de moins de 4% à près de 50% ces trente dernières années. le conclave  Comme elle s’y affaire depuis son dernier rendez-vous en Ouganda, l’Association africaine de l’eau (AAE) a effectivement tenu du 28 février au 04 mars derniers à Douala, ses premières assises pour l’année2011 au cours desquelles le Conseil scientifique et technique (CST) a accordé beaucoup d’importance à l’assainissement du secteur de l’eau en Afrique.  Un conclave que le Dr Basile Atangana Kouna, DG de la Camwater –par ailleurs vice-président de l’Association africaine de l’eau et un des principaux organisateurs de l’événement en terre camerounaise, a qualifié de "feuille de route du Conseil scientifique et technique en prélude au 16è Congrès de l’AAE prévu l’année prochaine à Marrakech au Maroc", et qui est présenté par monsieur Brahim Ramdane, Directeur Général de la Camerounaise des Eaux (Cde) et coorganisateur comme "une grosse opportunité pour les opérateurs de l’eau potable dans les pays africains d’échanger entre eux, de partager les expériences, de nouer des partenariats, de trouver des créneaux de formation".  Organisées par les deux sociétés opérant en partenariat dans le secteur de l’eau au Cameroun que sont la Cameroon Water Utilities Company (CAMWATER) et la Camerounaise Des Eaux (CDE), les assises qui se sont déclinées en un mode pluriel particulièrement enrichissant : journées portes ouvertes, réunions statutaires (réunions du Conseil scientifique et technique de l’Association, réunion du Conseil de direction, Assemblée générale), conférences, évaluation de la feuille de route du Conseil scientifique et technique, réflexions sur l’organisation du 16ème congrès prévu en février 2012 à Marrakech au Maroc, et qui regroupaient à Douala -devenue capitale de l’eau pour la circonstance- quelques 200 participants, étaient axées sur le thème "Partenariat et innovation, clé du développement des sociétés d’eau et d’assainissement en Afrique".  Un thème qui a permis aux dirigeants ou représentants de la centaine de sociétés africaines du secteur de l’eau et des secteurs connexes présents à Douala, de réfléchir sur les conditions d’accès à l’eau en Afrique, et de proposer des alternatives aux pratiques connues jusqu’ici, dans le but d’améliorer l’offre en eau potable sur le continent en général et au Cameroun en particulier où la CAMWATER et son partenaire CDE en ont profité pour lever un pan de voile sur ce qui se fait au Cameroun pour pallier à cette difficulté grâce au partenariat public - privé.  Un partenariat public-privé dans le secteur de l’eau potable au Cameroun dont les trois objectifs essentiels sont : l’allégement de la pression budgétaire sur le secteur public, l’intégration du savoir-faire et des méthodes de fonctionnement du secteur privé, l’évolution des modes d’interventions des administrations, d’opérateurs directs, vers un rôle d’organisateur, régulateur et contrôleur, dans le but de permettre au bout du compte la réalisation d’un équipement fiable en même temps que les conditions de l’adéquation du rapport qualité/prix .  Bernard Mawo |