Chaque année, plus de 32 milliards de mètres3 d’eau traitée ne parviennent pas aux abonnés, en raison de nombreuses défaillances telles que des fuites, des branchements ou des canalisations défectueuses. Dans certains pays à faibles revenus, les pertes représentent 50 à 60 % de l’eau fournie quand la moyenne mondiale elle, est de 35%. Un rapport d’audit réalisé sur une vingtaine de sociétés d’eau en Afrique, par une mission d’experts africains, révèle que l’Eau Non Facturée représente le tiers du volume d’eau total produit.
Economiser ce volume d’eau perdue, devient un impératif. En effet, cette démarche permettrait de fournir de l’eau à 100 millions d’êtres humains et en plus, sans aucun investissement supplémentaire. Elle ferait également engranger des revenus significatifs aux sociétés d’eau. Des ressources financières qui contribueraient à la transformation profonde des mécanismes de production afin de répondre aux besoins des populations.
C’est dans ce contexte que sont amenées à évoluer de nombreuses sociétés d’eau en Afrique, appelées à produire toujours plus, pour satisfaire des demandes de plus en plus croissantes. Et cela en tenant compte des contraintes liées aux réseaux de plus en plus étendus et souvent vétustes. Une situation qui entraine des pertes importantes d’eau produite et non comptabilisée. A cela s’ajoute, l’absence d’équipements de surveillance des installations et l’exploitation de matériaux sur le réseau (canalisations) qui ne répondent plus aux exigences normatives actuelles.
Fort heureusement, il existe de nouveaux outils intelligents de surveillance et de gestion du réseau couplés à une utilisation de matériaux innovants. Des moyens qui garantissent une meilleure coordination des activités de production, de transport et de distribution d’eau. C’est en cela que se traduit le nouveau modèle de management du gestionnaire, alliant veille commerciale et veille technologique. Les Managers de sociétés d’eau doivent se doter de structures de veille technologique pour assurer leur viabilité et maintenir le cap du progrès.
Une telle stratégie permettait de surveiller l’émergence des technologies nouvelles, gage d’amélioration des performances. Ce qui nécessite donc, une observation et une analyse permanente de l’environnement, ainsi qu’une diffusion bien ciblée des informations sélectionnées et traitées, utiles à la prise de décision pour les managers des sociétés d’eau. Tel est le défi qui s’impose désormais aux sociétés de production d’eau potable du continent.
Par Olivier GOSSO, Président du Conseil Scientifique et Technique
Directeur de la Production SODECI- Côte d’Ivoire
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