Alors que le changement climatique entraîne des pluies diluviennes dans certaines régions d'Afrique, elle se traduit par une sécheresse persistante sur son cône sud.
Après trois années de pénurie en eau, la situation a atteint à l'été austral 2017-2018 (l'hiver dernier dans l'hémisphère Nord) un niveau critique dans la ville du Cap (Afrique du Sud).
Face à la presse lundi dernier, Lindiwe Sisulu, la ministre sud-africaine de l'Habitat et de l'Eau, a tenté tant bien que mal de peser chacun de ses mots. Objectif : ne pas créer la panique. Pourtant, l'heure est grave. L'Afrique du Sud connaît un stress hydrique inédit après un été anormalement chaud et sec, une pluviométrie inférieure à la moyenne et une augmentation de la consommation d'eau. Les niveaux des barrages à travers le pays ont chuté de 10 à 60 % par rapport à 2018, selon un rapport récent du département des eaux.
Pire sécheresse de l'histoire
« Les précipitations sont de plus en plus difficiles à prévoir. Ce que nous constatons, à l'instar d'autres régions du monde, c'est que la saison sèche devient plus longue, plus rude et plus intense. Le changement climatique est une réalité et affecte l'Afrique du Sud », a expliqué la ministre, citée par l'AFP. Or l'accès à l'eau dépend de trois facteurs distincts, mais interdépendants. Le premier et le plus évident est le niveau des précipitations. Le deuxième est la conception des systèmes de distribution d'eau et le troisième est la manière dont les gens réagissent lorsqu'il y a pénurie. Pour éviter le pire, les autorités ont décidé de prendre les devants. « Nous travaillons dur pour éviter le redoutable phénomène du jour zéro et nous avons donc annoncé des restrictions d'eau », a fini par lâcher Lindiwe Sisulu au bout d'un long face-à-face avec les médias. Officiellement, les autorités sud-africaines ont imposé des restrictions d'eau dans les principales villes du pays. Résultat : plusieurs zones du centre et du nord du pays ont été privées d'eau ces derniers jours alors que l'Afrique du Sud est en proie à une vague de chaleur. Un scénario qui n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé l'an dernier dans la ville du Cap, à la pointe sud-ouest de l'Afrique du Sud, 4 millions d'habitants. En 2018, la ville a échappé de justesse au jour zéro, au prix de restrictions d'eau drastiques toujours en vigueur. Selon Garth Sampson, porte-parole du bureau météorologique sud-africain de Port Elizabeth, « nous devons faire passer le message. C'est terrible. Cela ne va pas disparaître. Beaucoup de records sont battus ».