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RENCONTRE AVEC LE PRÉSIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

mardi 18 décembre 2018
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Les 80èmes Assises du Conseil Scientifique et Technique (CST) de l’AAE se sont déroulées du 19 au 23 novembre 2018 à Djibouti sous les auspices de l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement de Djibouti (ONEAD). Au terme de 5 jours d’intenses travaux, la rédaction de AfWA news s’est entretenue avec le Président du CST, Dr Papa Samba DIOP. L’entretien porte sur l’organisation du CST et sur l’impact que ces rencontres peuvent avoir sur les membres de l’Association.

Monsieur le Président, les assises du CST viennent de s’achever, quel est votre avis sur le déroulement de la rencontre ?

C’est un sentiment de satisfaction à plusieurs niveaux :

  • Le Comité de Direction et la Direction exécutive nous ont autorisés, en tant que membre du Bureau du CST, à faire une réunion durant les deux jours qui ont précédé les assises. Une très importante réunion, je dois dire, qui nous a permis de revenir un peu sur notre feuille de route, les activités - de coordonner nos activités par rapport aux objectifs spécifiques du business plan de l’AAE (sur ce point, on ne saurait avoir des activités qui n’appuient pas le business plan établi par la Direction Exécutive et qui doit mener à bon port notre Association) - de faire un travail énorme au niveau du casting de l’organisation des assises.
  • Deuxièmement, nous avons pu avoir dans l’agenda, deux (2) jours pleins de travaux, comme réclamé lors du CST de Kampala ; ce qui nous a permis de travailler dans la sérénité. Nous avons tous apprécié les rendus, la production qui en a découlé. Il est vrai que c’est un début et qu’il y a encore des choses à améliorer. C’est pourquoi nous avons essayé de creuser davantage, d’un point de vue thématique au sein de l’Association, et de mener une réflexion plus poussée, allant jusqu’à essayer de revoir le format des JPO. Beaucoup de propositions sont issues de ces travaux. Retenons simplement qu’il y a toujours de l’amélioration à faire tout en conservant les acquis.

Les travaux se sont déroulés autour du thème : innovations technologiques au service de l’amélioration des performances et des rendements des opérateurs d’eau et d’assainissement en Afrique, que devons-nous retenir des échanges ?

Par rapport à ce thème, il faut noter que le leitmotiv autour de la performance des entreprises revient encore. Aujourd’hui tout se résume en termes de performance. Que ce soit des performances techniques, des performances financières ou autres, nous pouvons raisonner en termes d’efficience. Si nous travaillons correctement, si nous gérons bien nos entreprises, il y va de soit qu’il y aura un impact sur les performances. Maintenant, nous pouvons user de plusieurs autres éléments et outils pour améliorer ces performances. Parmi ceux-ci, l’innovation technologique ; plus nous devenons innovants, plus nous aurons des chances pour booster cette performance de nos entreprises. Je donne un exemple : jadis, des stations d’épuration étaient gérées par vingt (20) à cinquante (50) personnes et aujourd’hui, plusieurs de ces stations, notamment en Europe, sont gérées par deux (02) personnes qui ne sont sur le site que pour suivre les tableaux de visualisation. Aujourd’hui, c’est l’air de la télégestion puisqu’il y a même des interventions à partir des terminaux portables depuis le domicile et qui permettent d’ouvrir ou de fermer des vannes ; pourquoi pas en Afrique ?

Pensez-vous que les rencontres du CST ont un impact réel sur les sociétés d’eau et d’assainissement?

Tout à fait ! mais ce n’est pas donner à n’importe qui de pouvoir mesurer cet impact. Le plus intelligent, c’est celui qui sait lire entre les lignes et déceler ce qu’il peut tirer de nos rencontres. On peut y tirer beaucoup de choses :

  • Premièrement, du point de vue contact. Il est important d’admettre qu’aujourd’hui le travail se fait en réseaux. Prenons un exemple, si le Directeur Général de la société du Congo me rencontre et pose un problème d’assainissement, je peux l’aider à trouver une solution en lui envoyant de la documentation ou en l’orientant d’une manière ou d’une autre. Et ça, c’est inestimable ! s’il devait passer un contrat avec un consultant, il dépenserait beaucoup plus alors que c’est gratuit pour son homologue, membre de la même association. Je donne encore l’exemple des WOP déjà mis en œuvre au niveau de l’AAE et qui ont porté leurs fruits. Ces relations de benchmarking qui se font entre mentors et mentees, si le mentee devait le payer à un consultant… vous imaginez ! Je connais des pays ou des sociétés qui ont dû payer entre 50 et 100 millions de Francs CFA pour un contrat d’assistance technique alors que le pays voisin a des solutions à ces problèmes. Donc aujourd’hui, l’Association Africaine de l’Eau est le cercle dédié pour assurer au mieux les rencontres et fédérer toutes ces compétences. Donc toute société désireuse de régler des problèmes ou faire des économies/des profits, peut être satisfaite au sein de l’AAE.

Le CST est terminé, les délégués retournent chez eux. Quel message avez-vous à leur adresser et quel message adressez-vous au Comité Local d’organisation ?

Aux délégués, j’adresse mes sincères remerciements et je leur répète encore qu’ils sont nos mandants et nous, nous sommes leurs mandataires et, à ce titre, nous nous devons de leur rendre compte. C’est ce que nous avons tenté de faire au moment de la clôture de nos travaux de ces présentes assises et nous n’allons pas nous arrêter sur cela. En effet, du fait que nous avons les contacts de tous, nous leur enverrons des documents par mail, pour qu’ils lisent en profondeur, et qu’ils soient conscients du travail qui a été abattu durant toute cette semaine. Autre chose : qu’ils ne retournent pas dans leurs différents pays en se disant que le CST est terminé et attendre la venue des prochaines assises. Aujourd’hui ils deviennent nos ambassadeurs. Ils doivent porter le message pour dire que nous avons été au CST, "ce que nous avons vu est bénéfique", Les prémices d’un benchmarking doivent naître à partir de cet instant.

À l’endroit du comité local : je serai sans doute traité de féministe mais je dirai que là où des hommes ont échoué dans l’organisation de pareilles rencontres, ces braves femmes de Djibouti ont réussi. Je ne cesse de le répéter et c’est normal. En général et par analogie, les hommes ont un regard en 3D qui leur permet de gérer efficacement les choses en macro, alors que les femmes excellent dans la mise en cohérences des détails grâce à cette vision en 2D. Elles font attention à tous les détails. Elles ont montré leur capacité, leur envie de bien faire. Et elles ont réussi ! Souvenez-vous que ce sont elles même qui, lors du congrès de Bamako, ont demandé à organiser le CST de Novembre 2018. Nous avons vu leur engouement. Elles étaient présentes à quatre CST consécutifs et elles ont appris. En plus, elles bénéficient d’un avantage, celui de l’encadrement. Les djiboutiens sont un peuple très calme, qui ne fait pas beaucoup de bruit et c’est un peuple qui capitalise très rapidement. Par exemple si on met l’ONEAD en benchmarking avec un mentor, il apprendra très vite jusqu’à surpasser son mentor. C’est ce que je vois à travers ce comité d’organisation.

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