En 2030, selon l’Objectif six de Développement Durable (ODD) formulé par les Nations unies en 2015 et entré en vigueur en 2016, l’accès de tous à l’eau et toutes les commodités qui sous-entendent la question, doivent être garantis aux populations de la planète. Trois années plus tard, la problématique d’accès des populations à l’eau potable demeure encore une question complexe sur le continent africain. En effet, selon le Groupe intergouvernemental des experts du climat (Giec), environ 320 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable en Afrique subsaharienne. Globalement 50% de la population du continent serait menacée par la difficulté d’accès à l’eau potable.
C’est pour échanger sur cette problématique d’intérêt continental et trouver des palliatifs, que le Conseil des Ministres Africains en Charge de l’Eau (AMCOW) a organisé la 7ème Semaine Africaine de l’Eau, du 29 octobre au 2 novembre 2019 à Libreville au Gabon, autour du thème «vers la réalisation de la sécurité de l’eau et de l’assainissement gérés de manière sûre pour toute l’Afrique. »
Pendant 5 jours, les partenaires au développement, les entreprises, les organismes internationaux et les acteurs du secteur de l’eau dont l’Association Africaine de l’Eau, ont partagé leurs expériences et proposer leurs solutions à la problématique. Au terme de leurs travaux les principales parties prenantes et les participants se sont engagés à prendre les résolutions suivantes, qui devraient être soumises pour adoption, au Conseil des Ministres de l’AMCOW :
- Appeler l’Union Africaine à faire de 2021, l’année de l’eau et de l’assainissement conformément au forum mondial de l’eau qui se tiendra à Dakar en 2021 ;
- Appeler les gouvernements à mettre en place un environnement favorable, y compris des mécanismes pour assurer la participation des citoyens, la transparence, l’intégrité et la responsabilité des interventions bien ciblées en matière d’eau et d’assainissement ;
- Exhorter les états membres à renforcer les partenariats avec le secteur privé et d’autres acteurs non étatiques afin d’accroitre les investissements dans le secteur de l’eau à l’échelle de l’Afrique, grâce aux mécanismes et sources existants et novateurs, visant à la fois à combler le déficit d’infrastructures hydraulique et à promouvoir l’accès aux technologies innovantes, pour créer des moyens de vie plus résistants et durables ;
- Appeler à mettre davantage l’accent sur le manque de ressources humaines et la détérioration des réseaux de surveillance des données qui entrave la disponibilité des données en quantité et en qualité suffisante sur les ressources en eau de surface et souterraine ;
- Donner la priorité à l’eau potable salubre et abordable pour les pauvres et les marginalisés y compris les femmes et les enfants dans le cadre d’une plannification sectorielle et d’allocation budgétaire commune en accordant une attention particulière aux communautés péri urbaines et rurales ;
- Inviter les états membres à honorer leur engagement en matière d’assainissement géré de manière sûre, afin de maximiser les bénéficies pour la santé, l’éducation, l’égalité des sexes, le développement socio-économique et le bien-être environnemental ;
- Inviter les états membres à améliorer les systèmes opérationnels visant à assurer la qualité de l’eau pour la mise à disposition de bases scientifiques et de laboratoires pour contrôler l’efficacité des services de traitement de l’eau et de distribution de l’eau ;
- Exhorter les partenaires de l’AMCOW à développer davantage d’initiatives pour la sécurité de l’eau en Afrique, une plateforme de partage de données et d’informations facilement utilisables pour soutenir la prise de décision ;
- D’appeler la Banque Africaine de Développement, l’Union Africaine et l’AMCOW ainsi que les autres partenaires concernés à institutionnaliser une plate- forme d’interaction régulière entre les ministres des fiances et leurs homologues, les ministres de l’eau et de l’assainissement en marge de l’assemblée générale annuelles de la Banque Africaine de Développement ;
Notons qu’au cours de cette rencontre de haut niveau, l’AAE a animé des sessions notamment sur la présentation des principaux résultats de ses programmes RASOP et AfriCap ainsi que sur le projet afriAlliance. Quant au Directeur Exécutif de l’AAE, il a été panéliste dans plusieurs autres sessions.