Le rapport du Programme commun OMS/UNICEF de suivi intitulé « Progrès en matière d’assainissement et d’eau potable : mise à jour et évaluation des OMD », rapport 2015, affirme qu’un individu sur trois dans le monde, soit 2,4 milliards de personnes (dont 520 millions en Afrique subsaharienne), vit toujours sans installations sanitaires. Malgré les avancées enregistrées depuis ces dernières années, la gestion des boues de vidange reste encore le parent pauvre de l’assainissement urbain et péri-urbain. Ainsi pour apporter sa contribution à l’amélioration de cette situation préoccupante, l’Association Africaine de l’Eau, à travers son programme RASOP-Africa, financé par la fondation Bill et Melinda Gates (BMGF), a initié du 25 juin au 10 août 2018, une série de formations à l’intention de différents acteurs de l’assainissement non collectif.

En Côte d’Ivoire, cette formation qui comportait trois modules, s’est déroulée du 25 au 29 juin 2018 et concernait divers acteurs.

Le premier module portait sur l’élaboration du diagramme des flux de matières fécales, un outil qui, aujourd’hui, permet de visualiser la situation de l’assainissement non collectif au sein d’une ville. Les participants ont pu découvrir l’utilité d’un tel outil, surtout pour la prise de décision en matière de plannification de l’assainissement. Ils ont été également initiés à générer des diagrammes de matières et à les interpréter.

Le deuxième module de formation était relatif au renforcement des capacités des entreprises de vidange. Cette formation était facilitée par les experts de l’Association des Acteurs de l’Assainissement du Sénégal (AAAS). Le Président de l’Association, Ibrahim Sow et son Secrétaire Général, NDiour Mamadou ont partagé leur expérience réussie en matière d’organisation et de structuration, ce qui a valu à l’AAAS d’être aujourd’hui un acteur incontournable dans les prises de décision sur l’assainissement au Sénégal. Les discussions sur les types de problèmes susceptibles d’intervenir au sein d’une fédération ont été également abordées. L’objectif étant de renforcer la fédération des vidangeurs de Côte d’Ivoire, pour lui permettre de prendre une part active dans le marché de l’assainissement qui est en plein essor dans le pays.

Le troisième module de formation portait sur la délégation du service de l’assainissement non collectif au privé à travers un modèle de PPP (Partenariat Public Privé) et l’élaboration d’un business plan. Il était animé par M Mouhamadou Gueye, Directeur du Programme de Structuration du Marché de la Boue de Vidange du Sénégal, à Dakar. Le formateur a entretenu les participants sur les différents types de PPP qui existent ; il a également présenté un cas pratique sur la délégation du service de l’assainissement au Sénégal. Les participants ont été également formés à l’élaboration d’un business plan pour la création d’une petite entreprise de gestion des boues de vidange.

Dans chaque ville où s’est déroulée la formation, l’avis des participants était le même. Ils ont exprimé leur entière satisfaction quant au contenu des formations. Pour le Président de la Fédération des Vidangeurs de Côte d’Ivoire par exemple, l’expérience partagée avec l’AAS servira de boussole pour la mise en place d’une fédération forte en Côte d’Ivoire. Les participants ont aussi souhaité renforcer les échanges à travers des missions de benchmarking avec le Sénégal qui se présente aujourd’hui comme leader en matière de gestion de l’Assainissement Autonome.