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Avant-propos de thèse doctorale

lundi 24 avril 2017
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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES JURIDIQUES, POLITIQUES, ECONOMIQUES ET DE GESTION (EDJPEG)

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)

doctorat

THÈSE DE DOCTORAT Présentée par : Papa Samba DIOP Pour obtenir le grade de : Docteur de l’Université Cheikh Anta Diop Disciplines : Sciences Economiques / Sciences de Gestion

Avant-propos

C’est un constat qui coule de source, à l’épreuve du vécu quotidien : le secteur de l’Eau et de l’Assainissement avance à un débit moins important que le poids des espérances placées en lui. Tels des boulets à la cheville, le secteur marque le pas, accusant un gros retard sur l’évolution de la demande et les besoins exprimés par les nouvelles politiques d’aménagement du territoire, la démographie, l’amélioration du cadre de vie, entre autres. Les disparités donnent à la carte de nos réalisations les aspects d’une peau de léopard : ici, les bons points donnent des lignes pleines ; là, le vide accentue le contraste. Le taux de couverture est très faible dans certaines zones, proportionnellement à la faiblesse des fonds injectés dans l’extension, l’entretien et la modernisation des différents réseaux d’adduction d’eau potable et d’assainissement.

La source de ces maux est diverse. En effet, de nombreux déterminants se font jour. Ils vont de la rareté accrue des ressources en eau aux techniques et technologies souvent inadaptées en passant par la non capitalisation des bonnes pratiques. Ces défaillances techniques et managériales induisent, inévitablement, des performances relativement basses. Il y a là un champ que la recherche doit explorer en vue de féconder la réflexion sur le secteur et de servir de balise à la formulation et la mise en œuvre de politiques efficientes et anticipatives sur les défis du futur. Les conditions de vie des nouvelles générations nous interpellent parce que c’est aujourd’hui que se préparent et se gagnent les combats de l’avenir. Sous ce rapport, l’Eau et l’Assainissement constituent un sujet très à-propos dont nous nous proposons de cerner les enjeux.

Sachant que ces performances globales impliquent la prise en compte de plusieurs indicateurs, cette présente contribution, pour faire œuvre utile, a comme ligne directrice l’énonciation de solutions. Celles-ci ne sont opérantes que si elles répondent aux exigences du contexte, dans les dimensions sociale, économique, écologique, managériale et politique. Cette démarche a pour fondement ce formidable instrument de partage d’expériences qu’est le benchmarking de plus en plus pratiqué au sein de l’Association africaine de l’eau ( Glossary Link AAE) et ailleurs dans le monde. Cependant, cette pratique est à encadrer avec comme bornes l’éthique, l’opportunité, la crédibilité, le seuil d’utilité publique et la nature de l’activité. Cet avertissement a son importance parce que le type de benchmarking pratiqué est parfois biaisé par un défaut de hiérarchisation entre sociétés d’eau et/ou d’assainissement (SEA). Et c’est loin d’être un détail puisque les bases de calcul des scores attribués aux performances ne sont pas les mêmes.

L’exemple du Kenya a été d’un apport décisif à la construction d’un modèle théorique sur la nouvelle démarche de calcul des performances. Les données de base utilisées, en effet, sont issues du WASREB dont le système devrait faire tâche d’huile et inspirer les autres pays africains. Soyons clairs : le savoir-faire de cet organe de régulation est hors de cause. WASREB fait autorité dans son champ de compétence. Soyons également réalistes : il est difficile de comparer des performances de sociétés spécialisées dans la production et l’exploitation de l’eau potable, des sociétés qui ne s’occupent que d’assainissement et enfin, des établissements qui sont, en même temps, dans l’assainissement et dans l’eau potable. Ces trois profils d’entreprise appellent une différenciation de la catégorisation afin d’avoir des résultats fiables parce que reflétant des spécificités des activités des différentes structures. C’est là notre challenge. Aussi, nous proposons-nous de construire des modèles mathématiques par le truchement de la régression linéaire pour arriver à calculer et prédire ces performances globales. Cette méthode vise à faire sauter cette barrière de contextualisation dans la comparaison des performances des SEA. Mieux, cette perspective mathématique peut fournir des éléments de réponse sur les organisations du secteur qui garantissent les meilleures performances pour les SEA. Pour être plus pragmatique, il ne faudrait pas encore allonger les discours et théories qui sont déjà développés autour du calcul des performances en proposant d’autres raccourcis fiables ; c’est dans cette optique qu’il est démontré que cette performance dépend en grande partie des moyens mis à la disposition de la SEA.

Le chiffre d’affaires en est le symbole à travers un modèle qui s’appuie aussi sur le taux de couverture. Les chiffres d’affaires sont corrélés aux recettes qui dépendent, à leur tour, des coûts de service. Dès lors, il se présente un antagonisme entre l’augmentation des performances arrimée à celle des recettes et une obligation de baisser les coûts de service pour favoriser un plus grand accès à l’eau et à l’assainissement. La solution passe intrinsèquement par une révision des modes de facturation qui tend à faire payer plus les gros consommateurs à la place des autres. Cette option n’est pas sans conséquence car induit des coûts de service concurrencés par les coûts d’eau minérale ; plusieurs changements de comportement des usagers du segment des gros consommateurs migrent vers l’achat de ce produit pour assurer une substitution et occasionnant ainsi un manque à gagner pour la SEA.

A cette perturbation s’ajoute un bouleversement dans l’industrie de l’eau avec une fabrication à partir des industries locales et une importation plus accrue. Toute chose qui a des impacts sociaux notamment la mobilisation des ressources des ménages à mobiliser pour l’achat d’eau ; un effet de revenu apparaît sur ce point.

Remerciements

Mes remerciements vont tout d’abord à l’endroit des professeurs qui m’ont consacré leur précieux temps pour contribuer à mon encadrement et m’aider à formaliser des connaissances ; ils ont usé de toutes leurs compétences pédagogiques pour restructurer la démarche d’un professionnel pour l’amener à faire une contribution à la place d’une volonté de régler des problèmes du secteur de l’eau.

Je suis donc particulièrement reconnaissant de mes Directeurs de thèse, je veux citer les professeurs Seydi Ababacar DIENG et Mouhamed El Bachir WADE qui ont assuré le co-encadrement de ces travaux. J’ai été particulièrement fasciné par leurs compétences avérées dans le partage efficace des connaissances au sein de leurs différents labos et surtout par l’humanisme du professeur DIENG. Non seulement, il avait marqué une promptitude pour accepter mon inscription après prise de connaissance de la problématique qui y était déclinée, mais aussi il a fait montre d’une disponibilité que je ne peux qualifier jusqu’à cet instant. Je remercie également les professeurs Amadou Lamine DIA, Jean Michel Gustave SERVET, Gero AMOUSSOUGA et Pam ZAHONOGO qui ont marqué une promptitude à apporter leurs contributions à l’élaboration de cette thèse et ont accepté d’en être les rapporteurs.

Ces remerciements seraient incomplets si je fais fi des séances de travaux au sein des labos FOCS et LAREM avec surtout le soutien de l’ensemble des docteurs et doctorants qui n’ont cessé d’apporter toute la critique constructive à la réflexion. Je ne saurai sortir du monde universitaire sans exprimer toute ma reconnaissance à l’endroit de l’institut d’AgroParisTech des sites de Paris et de Montpellier qui m’a prodigué les premiers enseignements sur la recherche, dans une autre inscription financée par la fondation SUEZ- ENVIRONNEMENT en France. La collaboration sans faille du responsable de la chaire « Eau pour tous », Mr Jean Antoine FABY, et les contributions du comité de thèse dirigé par le professeur Michel NAKHLA ont été très déterminants. Cette soutenance de mes travaux de recherche marque plusieurs années de discussions, d’échanges et de partage avec les experts du domaine qui n’ont ménagé aucun effort pour éprouver les thèses qui y sont défendues. C’est le fruit, donc, d’un travail commun dont la reconnaissance passe par les remerciements à formuler à l’endroit de ces experts et d’en citer :

- Le Directeur Général du WASREB, Mr Robert Gakubia qui a bien voulu me remettre, par l’intermédiaire de son généreux Directeur Technique en la Personne de - Mr Peter Njagga, les précieuses données qui ont constitué mon matériau de travail ;

- Le Directeur Général de la SDE, Mr Abdoul Baal, qui n’a pas hésité à autoriser et faciliter des réunions de travail tant fructueux avec ses collaborateurs pour disposer de données de consommation et de facturation dans la zone de Dakar ;

- Le Directeur Exécutif de l’Association Africaine de l’Eau, Mr Sylvain USHER, qui a su marquer son appui en me facilitant différents rendez-vous au niveau africain. Ces nombreuses lettres adressées aux différents managers de services sont indélébiles au point de rappeler celles qui m’avaient permis d’obtenir, dans des délais très brefs, des visas de séjour exigés dans certains pays. Il serait l’arbre qui cache la forêt car cette association est un symbole de fierté pour les différents Etats dans la course à l’accès à l’eau et à l’assainissement aux ménages les plus démunis et ne cesse d’offrir des opportunités aux différentes entreprises sur fond d’équilibre et de viabilité. En effet, elle joue, tout court, un rôle essentiel dans le partage des connaissances et l’animation de la réflexion pour l’amélioration des performances du secteur.

Tous les managers de services d’eau des dix (10) pays africains que j’ai pu visiter dans la recherche de données. Ils m’ont reçu à bras ouvert et en particulier Mr Basile Ebah, Directeur Général de la SODECI de la République de Côte d’Ivoire. En second lieu, il m’est agréable de rappeler l’apport inéluctable de mes amis adeptes du verbe qui ont contribué à la qualité de rédaction de cette thèse en reprenant plusieurs formulations et procédant aux corrections nécessaires. Il s’agit de :

- Mr Bassirou SOW, Expert en IEC à l’ONAS ;

- Mr Habib Demba FALL, chargé de communication de la SONES ;

- Mr Pape Abdoulaye DIOP, commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle à la retraite ;

- Mr Papa Amadou SIDIBE, Inspecteur de l’enseignement et de l’éducation nationale. Aussi, je tiens à exprimer toute ma gratitude à l’endroit de Mr Madio FALL de la Banque Mondiale qui a guidé mes premiers pas sur la prise d’orientations et considération de thématiques de cette recherche. Il a toujours joué un rôle de parrain avec un suivi rapproché de l’avancement de mes travaux par une « douce » pression. Egalement, j’espère avoir contribué à réaliser son souhait le plus ardent de voir la recherche être entamée autour de la gestion du secteur de l’eau au Sénégal. Enfin, ma reconnaissance va à ceux qui ont plus particulièrement assuré le soutien affectif de ce travail doctoral : tous les membres de ma famille ainsi que ma très chère épouse Mme Néné BA DIOP que j’appelle affectueusement « CEMGA ».

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