L’Afrique et l’Eau est un ouvrage paru en février 2014 et produit par l’Association Africaine de l’Eau. L’ouvrage aborde les différentes problématiques liées à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, et explore les pistes de solution pour la résolution des crises de l’eau sur le continent. Les travaux ont été conduits sous la direction de l’expert international français, Claude Jamati, membre du comité directeur de l’Association Africaine de l’Eau. Aujourd’hui, maire de Bailly, dans les Yvelines, en France, et vice-président de la communauté d’agglomération de Versailles, Claude Jamati nous parle de cet ouvrage majeur dans le secteur de l’eau et de l’assainissement en Afrique.

Claude Jamati, L’Afrique et l’eau est un ouvrage collectif produit sous votre direction. Qui sont les contributeurs ? En quelle qualité interviennent-ils dans cet ouvrage ?

Les contributeurs sont essentiellement des experts africains. L’objectif était de donner la parole à de grands responsables de sociétés d’eau de toutes les régions du continent. Beaucoup ont joué un rôle clé non seulement dans leur pays, mais aussi dans le cadre de l’AAE. L’ouvrage s’inscrit clairement dans le cadre des actions de l’AAE.Au total 28 contributeurs provenant de 14 pays. Leurs biographies sont en fin d’ouvrage.

Ce livre se lit très facilement, alors qu’on y aborde des sujets sérieux et qui peuvent paraître trop techniques pour des novices. Est-ce que cette simplicité est un choix délibéré de la part des auteurs ? 

Oui, nous voulions que ce livre puisse être lu par tous les types de lecteurs, chacun écrivant avec son style, tout en traitant des sujets clés.

Quels sont les grands thèmes abordés dans l’ouvrage ?

Il est impossible d’aborder tous les thèmes liés à l’eau et à l’assainissement. Nous avons voulu développer les principales problématiques de l’accès à l’eau et à l’assainissement de façon claire et réaliste : les défis venant de la démographie, de la desserte des populations démunies, la nécessaire implication de tous les acteurs (Etat, Opérateurs d’eau et d’assainissement de toutes sortes, PME, collectivités locales, ONG), la formation aussi (avec le Master AgroParisTech de Montpellier pour les managers et le 2iE de Ouagadougou).

Il y a aussi dans le livres plusieurs monographies : le Burkina, le Bénin, le Gabon, le Maroc, le Mozambique, la République Sud Africaine, le Sénégal, la Tunisie et l’Uganda.

Quelles leçons tirer de cette 1ère expérience de partage d’expériences venant d’experts africains de l’eau et de l’assainissement ?

Tout d’abord, je sens que le livre répond à une demande. Il a permis de donner la parole aux responsables africains, qui sont confrontés aux vrais problèmes, et qui ont des compétences et une motivation que j’ai voulu mettre en lumière.

Ensuite, j’ai noté que le livre était un outil pour échanger sur les problèmes de l’eau et de l’assainissement :

• En Afrique, comme déjà à Abidjan, à Ouagadougou, à Cotonou, et aujourd’hui à Bamako.
• Mais aussi en Europe, notamment en France, comme récemment à l’Agence Française de Développement, à l’Ecole Nationale d’Administration.
• Des diners débats et colloques sont programmés : à Lyon la semaine prochaine, et bientôt peut-être à Bruxelles et Genève.

Enfin, j’ai noté qu’une demande existait pour avoir une version anglaise de l’ouvrage. Je suis à la disposition de ceux qui voudrait mettre en œuvre ce projet. Il y a aussi ceux qui disent qu’il faut un tome 2. Pourquoi pas ? Il y a 25 chapitres dans l’ouvrage, mais beaucoup reste à écrire sur les sujets vitaux que sont l’eau et l’assainissement, dans un continent qui devrait être le plus peuplé du Monde en 2100, avec environ 4 milliards d’êtres humains.

Pour finir, M. Jamati, que gagne-t-on à la lecture de cet ouvrage ?

On y gagne une information multiforme, accessible, et pratique, sur les défis à relever par les générations futures.

Si vous les professionnels de l’eau et de l’assainissement, et si vous les décideurs publics ou privés, vous êtes convaincus après la lecture du livre que nombreux sont les responsables africains motivés, clairvoyants, généreux et compétents, alors une grande partie de l’objectif du grand travail qui a conduit à l’élaboration de l’ouvrage « l’Afrique et l’Eau » aura été atteint.