Le panel de discussion des acteurs locaux sur l’accélération et la pérennisation de l’accès aux services d’assainissement s’est déroulé le mardi 6 novembre. Cette session était co-modérée par Sylvain Usher, Directeur Exécutif de l’AAEA et Yvonne Magawa, Directrice de ESAWAS

Au nombre des panélistes, figurait l’association panafricaine des acteurs de l’assainissement, représentée par Sandrine Nanga du Cameroun. Elle a été invité à exposer sur les aspects clés qui incitent les acteurs privés de l’assainissement à améliorer et à étendre leur prestation de service.

En répondant donc à la question du modérateur, Sandrine Nanga a relevé trois leviers essentiels à l’amélioration de la qualité des services. La règlementation, le renforcement des capacités, et les finances.

En ce qui concerne l’aspect règlementaire, elle a souligné l’importance de doter le secteur d’instruments de règlementation qui permettront une meilleure structuration et une bonne organisation des opérateurs privés. Au rang de ces instruments, elle note les agréments et les licences. Citant l’exemple de Yaoundé au Cameroun, elle affirme que ‘’toute entreprise doit obtenir un agrément et une licence qui permettent à la municipalité de s’assurer qu’elle est formelle mais aussi qu’elle dispose d’outils de travail de qualité, et que les travailleurs de l’assainissement généralement marginalisés, sont protégés socialement et bénéficient de contrat de travail’’.

En ce qui concerne le renforcement des capacités, elle soutient qu’il est ‘’l’élément fondamental pour améliorer la prestation des services des opérateurs privés, car il les dote d’instruments techniques, managérial et marketing qui permettent de booster leurs entreprises et de faire tout en faisant d’elles des entreprises leader. ‘’Le renforcement des capacités donne aussi aux opérateurs du secteur privé, la capacité de mieux cerner les dangers liés à la pratique inappropriée du métier, de protéger l’environnement ; de se protéger eux-mêmes et de protéger les communautés’’ affirme-t-elle.

Evoquant l’aspect financier, Sandrine Naga affirme que ‘’les entreprises privées du secteur de l’assainissement sont généralement fragiles. Elles doivent être accompagnées à travers la mise sur pied des Partenariats Public-Privés comme à Niamey au Niger, ou à Yaoundé au Cameroun, ou la gestion des stations de traitement des boues de vidange est assurée par des vidangeurs, ce qui permet de renforcer et de diversifier leurs revenus’’ souligne-t-elle. Elle a, par la suite, plaidé en faveur du soutien au développement des entreprises, à travers des mesures fiscales, qui vont alléger les droits de douane sur l’importation des camions.

A côté de ces aspects évoqués, Sandrine Nanga a abordé la responsabilité des acteurs de l’assainissement devant la communauté.

D’abord la participation à la collecte des données. Elle a souligné qu’au Cameroun, chaque camion dispose d’un outil de géolocalisation qui permet de maîtriser la quantité de boues collectées. Ensuite, la participation au cadre de vie sain : il s’agit ici de s’assurer que toutes les boues collectées sont dépotées au niveau des stations de traitement des boues de vidanges, lorsqu’elles existent ; d’où l’importance pour chaque ville de disposer d’une station de traitement des boues de vidange. Enfin le rapprochement du service d’assainissement des populations, à travers la création et l’utilisation d’application mobiles pour faciliter la demande de service.