Contexte
En 2008, 3,3 milliards de personnes vivaient dans les villes, soit près de 50% de la population mondiale. Si les tendances actuelles de la croissance se maintiennent, d’ici 2030, ce chiffre, devrait avoisiner les 5 milliards selon la Banque Mondiale, soit 60% de la population totale du globe.
Ce phénomène sera d’autant plus frappant en Afrique et en Asie, que la population urbaine devra doubler sur la période de 2000 à 2030. Avec ces tendances, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement continuera de représenter, au niveau de ces villes, un combat quotidien pour des centaines de milliers de citadins. La situation sera plus préoccupante en Afrique subsaharienne où actuellement, près de 565 millions de personnes n’ont pas accès à des équipements sanitaires adéquats.
Par ailleurs, l’eau polluée et le manque d’assainissement réunis représentent l’une des principales causes de mortalité infantile : on estime à près de 4’100 le nombre d’enfants qui meurent chaque jour de diarrhée, une maladie liée principalement au manque d’installations sanitaires et à une hygiène insuffisante. Selon le rapport du WSP de la Banque mondiale, l’absence d’infrastructures d’assainissement coûte près de 5,5 milliards de dollars par an à dix-huit pays africains.
Pour améliorer cette situation préoccupante, au cours des deux dernières décennies et notamment dans le cadre de l’agenda mondial des OMD (2000-2015), l’objectif de réduire de moitié le nombre de personnes n’ayant pas accès à des systèmes d'assainissement adéquats a été fixé et rempli avec plus ou moins de succès.
Dans cette course vers l’atteinte des OMD en matière d’assainissement, beaucoup d’infrastructures d’assainissement et notamment les toilettes ont été construites, toutefois, il a été noté à l’évaluation une faible gestion de la chaîne de valeur partant du stockage, de la vidange, du transport, du traitement et enfin de la réutilisation.
Sur la période 2015-2030, dans le cadre des ODD, l’objectif global défini pour l’assainissement est devenu plus ambitieux et concerne l’accès pour tous aux systèmes d’assainissement durable.Pour répondre à ce défi, plusieurs pays africains avec l'appui des bailleurs de fonds (FBMG, FAE, USAID, etc.) tentent avec plus ou moins de succès de développer plusieurs modèles et approches de solutions d'assainissement autonome, qui concerne plus de 90% de la population africaine. Au Sénégal par exemple, avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates, divers outils, à travers une approche scientifique, ont été mis en œuvre pour une meilleure organisation institutionnelle et législative du secteur des boues de vidange, une mobilisation et une plus grande implication du secteur privé, l'utilisation des TIC pour un meilleur service de vidange et la construction d’infrastructures de collecte, de transport, de traitement et de réutilisation des boues.
Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre du programme WOP Afrique, l’évaluation rendue en Mars 2015 a fait noter que sur les 17 partenariats mis en œuvre dans cette phase pilote, seuls quatre étaient axés sur l'assainissement. Ainsi, il a été clairement souligné que la stratégie de mise en œuvre devrait impliquer davantage la promotion de projets de partenariat spécifiques à l'assainissement, en mettant l'accent sur l'assainissement autonome et la gestion des boues de vidange dans les zones urbaines.
Avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates, l'AAE a alors mis en place en 2016, un projet de partenariat entre pairs dénommé RASOP-Africa dont l’objectif était d’accompagner cinq villes africaines dans l'amélioration de leurs systèmes de Gestion des Boues de Vidange (GBV) et de couvrir au moins un million de personnes en Afrique subsaharienne. Concrètement, les municipalités ou sociétés d’assainissement de cinq villes africaines bénéficiaires ont été accompagnées par d’autres entités similaires d’autres pays africains ayant plus d’expériences dans la GBV.
Avec les résultats positifs obtenus du RASOP-Afrique et qui ont permis des avancées majeures dans la gestion des boues de vidange dans les villes ciblées, l'AAE avec le soutien renouvelé de la Fondation Gates, s’est engagée à étendre l'approche à d'autres pays/villes africains en Afrique subsaharienne afin de contribuer à l’atteinte des ODD. Sur la base de l'approche d'assainissement totale et inclusif à l'échelle de la ville (CWIS), l’objectif sera d’atteindre l’assainissement universel pour toute la population des villes ciblées, prenant en compte la gestion en toute sécurité des déchets humains; la récupération efficace des ressources générées tout au long de la chaîne d'assainissement par une diversité de solutions techniques qu’elles soient autonome ou collectif.
Une sélection des pays et villes bénéficiaires a été faite sur la base de critères objectifs, aboutissant à l’implication de 14 pays africains dans lesquelles 52 villes seront concernées.
Objectif du lancement
Pour un démarrage effectif des activités de ce projet dans les pays, un atelier de lancement est nécessaire dans le but de :
- Identifier les acteurs clés de l’assainissement à tous les niveaux (national, régional, communal) ;
- Présenter clairement aux parties prenantes le projet dans toutes ses composantes et articulations en faisant apparaitre les niveaux d’implication de chaque acteur ;
- Présenter et discuter le plan d’action à court et moyen terme du projet.
Les ateliers de lancement du programme CWIS ont lieu le 3 septembre au Malawi, le 7 septembre en Ethiopie et le 13 septembre au Kenya.