Rien de plus stupéfiant que de voir qu’en Afrique, les mêmes personnes n’ayant pas accès à des toilettes se promènent la tête haute dans les communautés avec un smartphone en main…
Pourquoi le continent africain peine à relever le défi de l’assainissement? Tout simplement parce que la plupart des pays africains préfèrent investir des milliards dans la construction des routes et des réseaux de télécommunication que dans la construction de réseaux d’assainissements et/ou de toilettes aux normes ! Les pays africains ne comprennent-ils pas que les inondations, les sécheresses et la raréfaction des ressources en eau continueront d’avoir des répercussions sociales, sanitaires et environnementales catastrophiques mais surtout alarmantes pour la planète ?
En Afrique subsaharienne, plus des trois-quarts des populations ne disposent pas de toilettes adéquates et des centaines de millions de personnes pratiquent la défécation à l’air libre (en pleine nature, dans des sacs plastiques…) Elles contribuent inconsciemment à la prolifération de microbes, sources de contamination pour les habitants et cours d’eau avec comme vecteurs potentiels de transmission les insectes et les animaux.
Hélas, tout cela arrive au vu et au su des autorités, mais celles-ci ne sont pas les seuls témoins passifs de cette problématique de l’assainissement. Les médias, les associations, les professionnels du secteur, les consommateurs doivent ensemble faire le plaidoyer de l’assainissement (financements et solutions durables) pour que tous les citoyens africains aient un accès digne et sécurisé à des infrastructures d’assainissement.
Cette journée mondiale des toilettes se tient dans un contexte particulier de pandémie de la COVID 19, qui remet en cause la manière dont les défis de l’eau et de l’assainissement doivent être relevés.
En tant que leaders engagées du secteur de l’eau et de l’assainissement, nous les femmes du REMAFPEA, réitérons notre volonté à accompagner l’AAE dans sa quête de solutions africaines pour un accès durable à l’assainissement des plus vulnérables à savoir les femmes et les enfants.
Konaré Kadiatou Malinké, Présidente du Réseau Malien des Femmes Professionnelles de l'Eau et de l'Asssainissement